Les couleurs, parfois, ça fait un peu peur … On a peur de les foncer, de les mélanger, d’utiliser des couleurs vives … Mais c’est essentiellement parce qu’il nous manque quelques notions de base, qui sont pourtant toujours à garder en tête lorsqu’on peint ! Et une fois qu’elles sont acquises, il devient beaucoup plus facile de comprendre la couleur à l’aquarelle. Je te présente ces bases de la théorie des couleurs dans la suite de cet article :
Les 3 dimensions de la couleur
Un peu comme dans l’espace (3D), il faut 3 dimensions pour définir une couleur :
La teinte
La teinte, c’est tout simplement la qualité de la couleur qui se rapporte au cercle chromatique : est-ce que c’est jaune ? est-ce que c’est rose ? bleu ?
Source : wikipedia
La saturation
La saturation correspond au caractère vif (saturation élevée) ou terne (saturation faible) des couleurs utilisées.
En exemple ci-dessous, une photo retravaillée soit pour avoir une saturation forte (image de gauche) ou une saturation faible (image de droite).
Ainsi, selon le degré de saturation de ta couleur, tu peux jouer sur l’ambiance globale de ta peinture : ambiance vive et joyeuse ? ou plutôt nostalgique ?
Tu peux aussi utiliser des teintes vives à certains endroits dans une ambiance globale plutôt désaturée, pour attirer le regard du spectateur.
La valeur
La valeur correspond au caractère plutôt foncé ou plutôt clair de la couleur. C’est la dimension la plus importante. En effet, même sans teinte, et sans saturation, l’image reste compréhensible !
Tu reconnais toujours les fleurs ? Et bien c’est grâce aux valeurs ! Car l’image est complètement désaturée, et sans teinte.
Et donc, avant de vouloir trouver THE teinte parfaite pour représenter telle plage ou telle fleur, essaie avant d’avoir d’avoir la bonne valeur de couleur : ni trop claire, ni trop foncée.
Une valeur correcte rend l’image facilement compréhensible, et un panel de valeurs large donnera du rythme et de l’intérêt à ta composition 🙂
Le cercle chromatique
Revenons un instant sur la notion de teinte : si tu as appris les bases de la théorie des couleurs à l’école, tu as alors probablement en tête que :
- Les 3 couleurs primaires sont le jaune, le rouge et le bleu.
- Mélangées 2 à 2, on obtient à partir des couleurs primaires les couleurs secondaires : le orange (jaune+rouge), le vert (jaune+bleu), et le violet (bleu+rouge).
- Et qu’un gris ou un noir s’obtient en mélangeant une couleur secondaire avec la primaire qui n’est pas dans le mélange : sa complémentaire (bleu+orange = gris, rouge+vert = gris, jaune+violet).
Un peu comme ça :
Source : infographicnow.com
Ainsi, la complémentaire du rouge serait le vert, la complémentaire du jaune serait le violet, et la complémentaire du bleu serait le orange.
Sauf que … Ce n’est pas si simple !
Le “vrai” cercle chromatique
En réalité, les 3 couleurs habituellement considérées comme primaire (jaune, bleu et rouge) ne sont pas réparties à égale distance entre elles (comme les pointes d’un triangle équilatéral) : Le jaune et le rouge sont beaucoup plus proches entre eux qu’ils ne le sont du bleu.
Alors concrètement ça sert à quoi de savoir ça ?
Et bien moi personnellement, quand je mélange un jaune et un violet, je n’obtiens pas un gris (comme je devrais obtenir selon le cercle de gauche, en mélangeant une secondaire et la primaire correspondante), mais un marron.
La vraie complémentaire du jaune est en fait un bleu-violet (sur le cercle de droite : la couleur diamétralement opposée au jaune est entre le bleu et le violet).
Idem pour le rouge : sa vraie complémentaire c’est pas le vert (j’obtiens un marron en les mélangeant …), mais le bleu Cyan.
N’hésite pas à tester chez toi avec les couleurs à ta disposition ! Obtiens-tu un gris ? Ou un marron ?
Garder à l’esprit cette version du cercle chromatique va te permettre de jouer sur 2 choses :
- quelle couleur placer à côté d’une autre pour maximiser le contraste de teinte,
- et surtout, comment jouer sur la saturation de tes couleurs en utilisant les couleurs complémentaires.
Les couleurs complémentaires
Les couleurs complémentaires sont une des principales bases de la théorie des couleurs : 2 couleurs sont complémentaires si, mélangées ensemble dans les mêmes proportions, elles donnent un gris neutre.
En regardant un (bon !) cercle chromatique, tu peux trouver la complémentaire d’une couleur en regardant la teinte qui lui est diamétralement opposée.
Exemples : le jaune et le bleu violet, le rouge et le cyan, le bleu et le orange.
Tu peux ainsi t’amuser à mélanger 2 à 2 les couleurs de ta palette pour trouver les couples de complémentaires 🙂
Ou plus rapidement, tu peux t’aider du cercle chromatique ci-dessous (à télécharger sur le site de Bruce MacEvoy), qui répertorie la position sur le cercle chromatique des principaux pigments utilisés à l’aquarelle.
Utiliser les complémentaires
On est d’accord, on ne fait pas de la peinture pour obtenir des gris neutres à partir de jolies couleurs (sauf si on est fan de gris …)
Mais connaître les couples de complémentaires de ta palette t’ouvrira quelques possibilités …
Supposons que tu aies un joli jaune, mais que tu le trouves un peu flashy pour la peinture que tu as en tête : il te suffit de rajouter une pointe de sa complémentaire (le bleu-violet), pour nuancer ta couleur sans modifier sa teinte.
En ajoutant progressivement la teinte complémentaire, tu obtiendras d’abord un jaune légèrement désaturé, puis un gris jaune, et enfin un gris neutre. Sans virer vers le marron !
Et tandis qu’il est très dur de rendre une couleur plus vive, il est donc beaucoup plus facile de la griser.
Pour une palette de couleur réduite mais polyvalente à l’aquarelle, n’hésite donc pas à adopter des couleurs vives dans ta palette, que tu pourras désaturer à loisir.
J’espère que cet article pourra t’aider à mieux comprendre les bases de la théorie des couleurs à l’aquarelle et à affiner ta pratique !
Est-ce des notions que tu avais déjà ? Y a-t-il un point plus difficile pour toi ? N’hésite pas à me faire part de ton expérience en commentaire 🙂