Si elle est réputée être une technique difficile, c’est sans doute à cause de ça : le dosage de l’eau à l’aquarelle donne quelques fils à retordre, même aux plus expérimentés.
Et c’est une des principales difficultés à laquelle se heurte les débutants.
Dans cet article, je te donne quelques clés pour améliorer ta gestion de l’eau à l’aquarelle et éviter quelques écueils.
3 paramètres à gérer
Concernant l’eau, tu as en fait 3 aspects à gérer en même temps lorsque tu peins à l’aquarelle. Il s’agit des degrés d’humidité de :
- ta couleur
- ton pinceau
- et – éventuellement -, celle de ton papier, dans le cas où tu peins sur papier mouillé.
Maîtriser le dosage de l’eau à l’aquarelle implique de contrôler les 3, ou les 2 si tu peins exclusivement sur papier sec.
Cela demande un peu d’entraînement, mais tu seras bientôt plus à l’aise avec ces différents paramètres !
1- Le dosage de l’eau de ta couleur
A l’aquarelle, classiquement, il n’y a pas de blanc (le blanc est celui du papier).
C’est donc l’ajout d’eau dans ta couleur qui va déterminer son caractère clair ou foncé :
– Si tu rajoutes plus d’eau à ton mélange sur ta palette, la couleur devient plus claire.
– Si tu rajoutes plus de pigment, la couleur sera plus foncée.
Ici, même couleur (violet dioxazine) : la couleur de la tache de gauche est plus concentrée en pigment (et donc plus foncée), que celle de droite, plus riche en eau et donc plus claire.
C’est le paramètre le plus important à gérer, car maîtriser le caractère clair ou foncé de tes couleurs (= leur valeur) permet de rendre tes peintures compréhensibles pour le spectateur, de guider son regard et de donner de la profondeur à ton aquarelle.
Dans cette peinture, plus que la couleur, c’est la différence de valeur qui permet de détacher les arbres de l’arrière-plan (plus clairs) du fond forestier (plus sombre).
Une couleur plus concentrée en eau, mais moins concentrée en pigment est donc utilisée pour les arbres clairs, et une couleur plus concentrée en pigment, moins chargée en eau, est utilisée pour le fond foncé.
2- Le dosage de l’eau de ton pinceau
La quasi-totalité des débutants que j’ai pu encadrer sont persuadés de mettre trop d’eau sur leur pinceau : et bien c’est rarement le cas !
Mettre trop d’eau sur son pinceau n’est possible que lorsqu’on peint de petits éléments/petites surfaces, ou lorsqu’on peint sur papier mouillé.
Dans ce cas de figure, on peut en effet se retrouver avec :
- un fin liseré autour de la surface peinte (le pigment repoussé par l’eau s’accumule en périphérie de la zone mouillée, et forme comme un contour)
- et au pire, une auréole, si le papier avait déjà commencé à sécher à certains endroits (ça arrive plus fréquemment sur papier cellulose).
Exemples de mauvaise gestion de l’eau sur une petite surface :
- à gauche : apparition d’un liseré autour de la tache.
- à droite : auréole.
A l’inverse, dès lors que tu souhaites :
- Peindre une grande surface
- Avoir la possibilité de réaliser des effets tant que le papier est mouillé (foncer, dégrader, ajouter du sel, graver …)
Et bien tu as tout intérêt à prélever un maximum d’eau avec ton pinceau, en le roulant bien dans le jus coloré sur ta palette, ainsi qu’opter pour un pinceau retenant bien l’eau (type pinceau imitation en poils naturels).
Si tu ne me crois pas, une petite démonstration de Marc Folly pourra peut-être te convaincre 😉 (clique sur l’image pour être redirigé vers la vidéo) :
Vois-tu toute cette eau qui coule de son pinceau ?!?
3- Le dosage de l’eau sur ton papier
Dernier élément à prendre en compte pour mieux contrôler le dosage de l’eau à l’aquarelle : la quantité d’eau sur le papier, si tu souhaites peindre sur papier mouillé (c’est pour toi si tu souhaites ajouter de la suggestion et du flou à tes peintures).
En général, peindre sur papier mouillé fait peur. Et pour cause ! Au début, la couleur semble incontrôlable, et se diffuser là où elle veut.
Pourtant, avec quelques astuces, tu peux apprendre à diriger la couleur là où tu le souhaites et à créer de beaux effets.
Le 1er point de vigilance à avoir est le degré d’humidité du papier : pour avoir un bon contrôle sur la couleur, le papier doit être juste brillant à la lumière, sans être détrempé (= pas de couche d’eau au-dessus du papier).
Si le papier est trop mouillé, la couleur va effectivement se diffuser (trop !) librement, au gré des mouvements de l’eau à la surface du papier.
Voici une petite vidéo explicative pour mieux t’illustrer mon propos :
Et comme abordé dans la vidéo, le 2eme paramètre à garder à l’esprit quand on peint sur papier mouillé est là aussi la quantité d’eau sur ton pinceau : plus il y a d’eau sur ton pinceau, plus la couleur va se diffuser.
Dans cette situation, et donc contrairement à la peinture sur papier sec, mieux vaut alors essorer légèrement son pinceau pour garder un maximum de contrôle !
J’espère que cet article t’aidera à mieux dompter le dosage de l’eau à l’aquarelle. Si tu as des questions sur le sujet, n’hésite pas à les laisser en commentaire 🙂
A bientôt,
Joséphine